Regards Libres |
Programme constitué de 5 courts métrages
Romain Delange, 2005, France, 35 mm, couleur, 11 minutes
Alain Gomis, France, 2002, 35 mm (super 16), couleur, 1,85, dolby SR, 15 minutes
Thierry Knauff, 1994, Belgique, 35 mm, noir & blanc, Dolby SR, 7 minutes
Abbas Kiarostami, 1982, Iran, 35 mm, couleurs, 1.66, son mono, 17 minutes
Alain Cavalier, 1992, France, 35 mm, (gonflé du 16 mm), couleurs, 1.37, son mono, 13 minutes
à partir de 8 ans, du CE2 au CM2.
Propositions d'exploitations pédagogiques par
Patrick STRAUB Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels
Attention cette sélection demande une préparation particulière
Les synopsis - Extraits intégraux en vidéo |
Scénario et réalisation : Alain Gomis
Résumé : Dakar, Sénégal. Fatima, une petite fille de 8 ans, observe attentivement la lumière qui s'allume et s'éteint lorsqu'elle ouvre et referme la porte du réfrigérateur. Est-ce que le frigo reste allumé quand la porte est fermée ? Cette question initiale déclenche une série d'interrogations plus larges sur l'existence du monde. Fatima se met à regarder et écouter différemment tout ce qui l'entoure : les bruits de la ville, les passants dans la rue mais aussi ses proches qui ne comprennent pas toujours ses rêveries. Elle ferme les yeux et se demande si les gens existent encore quand elle ne les voit plus. Elle écoute les bruits autour d'elle et, par le seul pouvoir de son imagination, les mélange à des sons qu'elle invente. Son livre, qui raconte l'histoire d'un Esquimau, lui donne des idées : glissant sur le sable, elle s'imagine sur un traîneau puis, cachée sous un drap blanc, elle se croit sous une banquise. Elle finit par comprendre le mystère du frigo, dont elle découvre l'interrupteur. Mais ses jeux fantaisistes et ses questions métaphysiques agacent sa famille et Fatima reçoit une belle série de gifles ! Cela ne l'arrête pas pour autant. Elle continue d'observer et d'interroger de son regard tout ce qui l'entoure : un garage automobile, un ouvrier, une ampoule, le soleil… Enfin, après l'avoir rêvée et entendue partout autour d'elle, elle se retrouve face à la mer.
Réalisation : Thierry Knauff
Résumé : Un Pygmée Baka, Lengé, cadré en gros plan, s'exprime face à des enfants que nous entendons off sans jamais les voir. Entre conte et chant auquel il les fait participer, il leur transmet une légende ancestrale.
Le conte :
C’était ainsi. C’est ainsi.
Les petits enfants s’en sont allés. L’Oncle les envoie à la rivière, leur disant : « Allez à la rivière
me puiser de l’eau, que je boive. C’est que j’ai chaud et j’ai soif en plein midi. »
Les deux petits s’en vont à la rivière.
Ils arrivent là où la rivière, devenue fleuve, est au plus large.
L’un d’eux se penche pour puiser l’eau avec la calebasse de l’Oncle mais la calebasse lui
échappe des mains et s’en va à vau-l’eau.
L’aîné dit à son frère : « Va dire à l’Oncle que sa calebasse est tombée dans la rivière. »
Alors, le petit court tout avouer à l’Oncle.
Et l’Oncle se fâche.
La colère de Komba est terrible !
Il saisit un bâton et frappe l’enfant. Ils reviennent ensemble à la rivière.
L’Oncle gronde et ordonne : « Maintenant, partez ! Partez !
Et ne revenez qu’avec ma calebasse ! »
Les enfants trouvent une pirogue.
L’un monte à l’avant, l’autre l’arrière.
Les enfants s’en vont en pleurant.
Chacun avec sa pagaie, ils s’en vont sur le fleuve.
Emportée par les flots, la calebasse dérive hors d’atteinte, loin là-bas sur le fleuve.
C’est la calebasse de l’Oncle.
Oh ! Profondeur de la rivière ! Chantez plus fort !
La calebasse, elle, s’en va.
S’en va sur le fleuve.
Le petit crie à l’autre : « Pagaie ! Pagaie encore ! Que nous l’attrapions enfin ! Pagaie plus
fort ! » Que votre chant soit beau.
Les enfants sur le fleuve s’activent.
Claquent les pagaies ! Mais la calebasse est prise dans un tourbillon.
Et les enfants sont happés par le gouffre. C’est la calebasse de l’Oncle. Oh ! Profondeur de la
rivière ! Calebasse de l’Oncle. Oh ! Gouffre de la rivière ! Abîme du fleuve !
C’était ainsi. C’est ainsi.
Voilà ce qui est arrivé aux enfants partis chercher la calebasse de l’Oncle.
Ils furent changés par Komba en tortues d’eau.
Ces tortues qui nagent dans nos rivières en criant : « Hm hm hm ! » C’est ainsi que nous
comprenons les choses de l’eau du fleuve.
Telle est l’histoire des enfants noyés. Telle est l’histoire de la calebasse de Dieu.
C’était ainsi, c’est ainsi.
Réalisation : Abbas Kiarostami
Résumé : Un vieil homme sourd se promène dans les rues de Rasht, n'hésitant pas à retirer son appareil auditif lorsque l'environnement se révèle trop bruyant. En rentrant chez lui, le grand-père prend soin de laisser la porte de la cour entrouverte pour ses deux petites filles. Il s'emploie ensuite à ses occupations quotidiennes, ôtant son sonotone pour ne pas subir les coups assourdissants des marteaux-piqueurs venant de la rue. Mais accidentellement, la porte se referme. De retour de l'école, les deux filles sonnent à la porte, mais le vieil homme n'entend pas. Elles se mettent alors à crier sous la fenêtre du grand-père, en vain. Petit à petit, d'autres écolières se joignent à elles, et bientôt, ce sont toutes les petites filles du quartier qui s'y mettent, formant un chœur scandant à l'unisson : « Grand-père, ouvre la porte ! ».
Résumé : Antoinette est illusionniste. Elle a 86 ans et exerce ce métier avec passion. Alain Cavalier a choisi de la filmer hors de son lieu de travail, c'est-à-dire sans scène, sans public. Dans un tête à tête avec la caméra, Antoinette nous fait d'abord découvrir quelques tours de magie puis évoque des moments forts de sa vie : son enfance, sa rencontre avec son mari, pourquoi ils sont devenus tous les deux illusionnistes amateurs et comment, après sa mort, elle a continué sans lui. Les tours de magie d'Antoinette sont pleins de malice et de joie de vivre. Pour elle, être illusionniste est un don de soi : engagée dans une association caritative, elle met son art au service du bonheur aux autres.
Les extraits intégraux visibles sur YouTube |
A quoi servent ces extraits |
Ils constituent une aide au choix des films.
Ils permettent de préparer la rencontre avec les oeuvres.
Ils permettent de travailler sur des aspects cinématographiques précis avec les élèves. ( avant ou après avoir vu le film )
Le visionnage préalable des ces extraits permet de gagner du temps lors de l'animation pédagogique.
Formation à distance : Préparation de l'animation en présentiel Visionner les films en ligne avant l'animation |
Focalisation cinématographique : Des questions essentielles sur ... |
A. Le son
La source sonore est-elle visible ? ou hors-champ ?
Le son est-il "superposé" à l'image qui le produit ?
Quel rapport particulier les personnages entretiennent-ils avec le son ?
- Le grand-père du "Choeur" est malentendant, le son est au coeur du scénario.Le son traduit ce qu'il entend .
Peut-on parler de micro subjectif comme on parle de caméra subjective, lorsque la caméra filme le point de vue du personnage ?
- Dans petite lumière le son est une des composantes du questionnement existentiel de la petite fille : Le son hors-champ ( situé hors de sa vue) traduit-il une réalité ? Elle se retourne brusquement pour voir s'il correspond à une réalité, à son équivalent visuel.
- Dans Gbanga-Tita le son donne vie aux enfants qui écoutent le conteur.
Extraits en réseau
L'homme invisible
Comparer la manière dont le son est "montré" dans l'extrait proposé.
--> Un texte en voix off soutenu par des allusions visuelles : l'antenne émettrice , le haut-parleur ( travelling avant), dispositifs sonores hors champ, un sonotone ...
Exercices proposés :
Découper les photogrammes, les mettre dans l'ordre d'apparition dans l'extrait.
Identifier les objets qui "indiquent" la transmission de la voix : l'antenne émettrice, le pavillon ( haut-parleur), des casques audio, cornet acoustique.
B. Le suspens
Le Chœur partie 2
Trouver comment le metteur en scène entretient la tension en nous donnant de "faux espoirs" ( il nous fait croire le grand-père à enfin entendu quelque chose)
--> Il regarde vers la fenêtre
--> Il se lève à plusieurs reprises pour différentes raisons. Lesquelles ?
C. La question du hors-champ
Faire dessiner le hors-champ du film Gbanga-Tita .
Constater que dans 98/100 des cas, les élèves dessinent le conte ( un hors-chant provoqué par la parole et non par l'image)
Ce constat permet de s'interroger sur ce qu'est le hors-champ : le hors-champ imaginé / le hors-champs réel de l'image
Se poser la question de ce qui donne corps à ce hors-champ : le chant / les réponses des enfants
Proposition de travail :
Dessiner le hors-champ "réel" en partant du gros plan ( cadrage unique du film! )
A voir également les liens Internet suivants : |
Regards libres Document de présentation de Françoise Maurin conseillère pédagogique arts visuels Académie de Montpellier
Dossier pédagogique pour Petite lumière
Les dossiers d'école et cinéma 71
Nous remercions les sites Ecole et Cinéma et tous les collègues qui mutualisent leurs documents.
N'hésitez pas à me transmettre les adresses que vous aurez glanées au cours de vos recherches.
Les films et de nombreuses exploitations sont disponibles sur un excellent DVD en vente dans les CRDP |
Une occasion rare de travailler des questions essentielles de cinéma.
Formation à distance : Exploitation des ressources en ligne Consulter les sites ci-dessus, analyser et trier les ressources, les adapter si nécessaire à ses propres objectifs et découvrir de nouvelles pratiques |
Propositions pédagogiques et mise en ligne
Coordinateur Départemental Education Nationale :
Patrick Straub CPD Arts Visuels 67
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