Les demoiselles de Rochefort


Film musical français, 1967 couleur, 2h,
à partir de 5 ans, du GS au CM2


Propositions d'exploitations pédagogiques par
Patrick STRAUB Conseiller Pédagogique Départemental en Arts Visuels

Les synopsis

Delphine et Solange sont deux jumelles de 25 ans, ravissantes et spirituelles. Delphine, la blonde, donne des leçons de danse et Solange, la rousse, des cours de solfège. Elles vivent dans la musique comme d'autres vivent dans la lune et rêvent de rencontrer le grand amour au coin de la rue. Justement des forains arrivent en ville et fréquentent le bar que tient la mère des jumelles. Une grande foire se prépare et un marin rêveur cherche son idéal féminin...

Histoire des arts : Culture cinématographique

Genre : Film musical
Le film musical est un genre de cinéma qui contient de la musique , des chansons et/ou de la danse . Il peut être confondu avec la comédie musicale , forme de théâtre à laquelle on a ajouté de la musique, des chansons et de la danse

Mise en réseau cinéma : Les films de Jacques Demy

Ceux du programme d'Ecole et Cinéma : Peau d'âne.

Mais aussi : Les parapluies de Cherbourg

Histoire des arts : Ouverture culturelle

Plusieurs scènes du film font directement ou indirectement référence à des artistes :

1. La chanson de Maxence lien vers un extrait sur You tube

Je l'ai cherchée partout j'ai fait le tour du monde
De Venise à Java de Manille à Hankor
De Jeanne à Victoria de Vénus en Joconde
Je ne l'ai pas trouvée et je la cherche encore

Je ne connais rien d'elle et pourtant je la vois
J'ai inventé son nom j'ai entendu sa voix
J'ai dessiné son corps et j'ai peint son visage
Son portrait et l'amour ne font plus qu'une image

Elle a cette beauté des filles romantiques
Et d'un Botticelli le regard innocent
Son profil est celui de ces vierges mythiques
Qui hantent les musées et les adolescents

Sa démarche ressemble aux souvenirs d'enfant
Qui trottent dans ma tête et dansent en rêvant
Sur son front, ses cheveux sont de l'or en bataille
Que le vent de la mer et le soleil chamaillent

Je pourrais vous parler de ses yeux, de ses mains
Je pourrais vous parler d'elle jusqu'à demain
Son amour, c'est ma vie mais à quoi bon rêver?
Je l'ai cherchée partout je ne l'ai pas trouvée

Il pourrait nous parler de ses yeux, de ses mains
Il pourrait nous parler d'elle jusqu'à demain
Son amour, c'est sa vie mais à quoi bon rêver?
Il l'a cherchée partout il ne l'a pas trouvée

Est-elle loin d'ici? Est-elle près de moi?
Je n'en sais rien encore mais je sais qu'elle existe
Est-elle pécheresse ou bien fille de roi?
Que m'importe son sang puisque je suis artiste
Et que l'amour dicte sa loi

A remarquer qu'en début de scène Danielle Darrieux demande à Maxence ( Jacques Perrin ) s'il est toujours abstrait...

Rechercher l'idéal féminin en suivant les indices proposés par Maxence

--> Boticelli, Vénus, La Joconde ...

Vers la fin du film, Maxence évoque également d'autres peintres contemporains :

--> Trouvez lesquels


2. La peinture au fusil

Une des scènes du film nous montre Guillaume Lancien, le fiancé éconduit de Delphine (Catherine Deneuve), en train de tirer sur des poches contenant de la peinture.

C'est une allusion directe à une pratique d'artiste, celle de Niki de St Phalle au tout début des années 1960. "A cette époque, elle a une trentaine d'années et fait partie des nouveaux réalistes. Pour réaliser ses tableaux, elle s'installait dans un terrain vague, y disposait de grands panneaux de bois peint en blanc avec des objets en relief et des sachets de peintures accrochés dessus.

Positionnée à une certaine distance, elle tirait dans les sachets et faisait dégouliner la peinture. Pour cela elle s'habillait entièrement de blanc avec son fusil à la main. Tout ce contexte interpelle, un fusil, tenu par une femme, et vêtue de blanc.

Ce geste avait beaucoup de sens pour Niki de St Phalle. Pour elle, lorsqu'elle tirait, ce n'était pas tirer sur une toile, mais sur le Mal. Elle parlait d' assassinat sans victime , en tirant sur les sachets elle voyait apparaître un tableau. Ce geste destructeur devenait un geste créateur .

« J'imaginais la peinture se mettant à saigner. Blessée de la manière dont les gens peuvent être blessés. Pour moi la peinture devenait une personne avec des sentiments et des sensations. » ,

Niki de Saint-Phalle

Peintre et sculptrice franco-américaine, Catherine Marie-Agnès Fal (dite Niki) de Saint-Phalle est née en 1930 à Neuilly-sur-Seine et est morte en 2002 à San Diego (Californie). Elle part tôt pour le Connecticut et travaillera comme mannequin pour Life et Vogue Elle se lance dans la peinture en tirant à la carabine sur des sachets de couleurs qui se répandent sur du plâtre. Elle se met à la sculpture avec ses fameuses « Nanas » boursouflées, bariolées, parfois gigantesques. Elle réalise le « Jardin des Tarots » à Garavicchio en Toscane et crée aussi des sculptures-jeux. Avec Jean Tinguely (son mari, décédé), elle a notamment réalisé la « Fontaine Stravinski » à Paris.

Origine des commentaires, de la citation et de l'image : http://www.laboratoiredugeste.com/spip.php?article32

Tir à la Carabine 1961. Farbe, Gips, Eisen, Holz, 96 x 80 x 37,7 cm

 

Propositions en arts visuels : Paintball

Ecartons d'entrée le tir au pistolet ou à la carabine... Il est toutefois possible de faire pratiquer aux élèves une peinture similaire : "le paintball à la seringue". Cette technique consiste à projeter de la peinture sur un support vertical ou horizontal à l'aide d'une seringue remplie de peinture.

Cette proposition, qui peut sembler absurde de prime abord, n'est pas inintéressante. Elle permet de comparer les techniques ( celle du film, de Niki et celle proposée par l'enseignant ). De trouver les points communs : l'énergie de l'impact, le résultat aléatoire, la place du hasard, l'action à distance . De trouver les différences : les contenants, les outils, le rôle de l'opérateur.

Différents dispositifs peuvent être imaginés : ( à l'extérieur bien évidemment ! )

1. Le support posé au sol

2. Le support posé à la verticale sur un chevalet génère des coulures.


3. Vasarely, Calder et les autres

Dans cette même scène, on peut reconnaître plusieurs oeuvres d'artistes : Un tableau de Vasarely, un mobile de Calder. L'occasion d'aller à la rencontre de ces artistes.

Mobile sur deux plans 1962 Calder © RMN

Echiquier 1935 Vasarely © RMN

Pistes en arts visuels : Représenter une chorégraphie

Repérer le synchronisme corporel

Proposer aux élèves de dessiner ces postures

Imaginer ou reproduire des chorégraphies en modelant des personnages en papier aluminium.

Pistes en expression corporelle : Reproduire une des chorégraphies du film

Pensez à vos fêtes scolaires ! et surtout à nous envoyer des photos !


Pistes en arts visuels : Repeindre la ville , son quartier , son école ...

Pour les besoins du film, Jacques Demy a fait repeindre une partie de la ville.

Nous proposons aux élèves de "repeindre" leur école :

Mise en couleur de la photocopie d'une photocopie en utilisant les couleurs repérées dans le film.

Dessin de l'école sur papier calque, encres colorées;

 

A voir également les liens Internet suivants :

Les ressources proposées par Ecole et Cinéma de la Somme

Nous remercions tous les collègues qui mutualisent leurs documents

N'hésitez pas à me transmettre les adresses que vous aurez glanées au cours de vos recherches.

 

 

Propositions pédagogiques et mise en ligne
Coordinateur Départemental Education Nationale :
Patrick Straub CPD Arts Visuels 67

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